INCI Beauty, Yuka… Nous avons vu fleurir sur nos téléphones de nombreuses applications pour scanner notre alimentation, nos produits de beauté… L’objectif est de décrypter le produit et sa composition afin de savoir si c’est bon ou non pour notre santé. Et si cette scan-mania n’était pas une si bonne idée ?
Yuka, INIC Beauty, Pharmapocket, Cleanbeauty, Quelcosmetic, Composcan… De nombreuses applications de décryptage sont arrivées sur le marché ces dernières années pour aider le consommateur à y voir plus clair dans ses produits cosmétiques. Brillante idée ! Les utilisateurs ont toutes les connaissances dont ils ont besoin à portée de main. Seulement, malgré toute la bonne volonté, on s’y perd un peu !
En effet, prenez un produit dans votre salle de bain, et faites l’exercice. Un produit peut avoir un note de 80/100 sur une application, 12/20 sur une autre, une étoile rouge, un bonhomme qui boude, quatre étoiles… Quelle décision prendre ? Sur quels critères se base cette notation ? A qui doit-on faire confiance ? On fait le point avec vous.
Votre smartphone est formidable
Tout d’abord nous tenions à commencer cet article par un point qui nous semble important. Ces applications sont assez controversées, et beaucoup pointent du doigt ce qui ne va pas (c’est d’ailleurs ce que nous allons faire juste après), mais avant cela, un mot : MERCI !
Ces applications vous donnent l’opportunité de comprendre ce que vous vous mettez sur votre peau. Elles vous sensibilisent et vous font prendre conscience que certains produits, pourtant dans votre salle de bain depuis 10 ans, sont remplis de pétrole et paraben. Et si vous êtes attentif à la composition de vos produits, alors les industriels le seront aussi ! Ces applications ont encore des progrès à faire, mais elles ont ouvert une nouvelle ère sur la façon de consommer.
Pour rappel, chaque produit cosmétique doit avoir une liste INCI, qui y répertorie tous ses composants. Cette liste, étant internationale, est écrite soit en anglais, soit en latin, soit les deux ! Tout a fait incompréhensible, les industriels se gardaient bien de l’expliquer. Aujourd’hui les choses changent, et c’est tant mieux !
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Pourquoi faut-il prendre du recul ?
Fiabilité de la base de données
Enormément de produits sont en circulation sur le marché de la cosmétique, et le nerf de la guerre pour ces applications est bien la fiabilité des données ainsi que sa mise à jour. Et sur beaucoup d’applications, ce sont les utilisateurs qui renseignent les ingrédients d’un produit la première fois que celui-ci est scanné. Des produits sur certaines applications ont alors des compositions dont les données n’ont pas été mises à jour depuis plusieurs années. Quand on scanne un produit, on peut donc avoir des informations erronées. En effet, le code barre ne change pas !
Rapport marketing
Les applications ne font pas le rapport entre le marketing et la composition du produit. Pour vous donner un exemple, vous pourriez acheter un masque à l’huile d’argan pour ces propriétés hydratantes. Seulement, il se peut que cet ingrédient que 1% de la composition de votre produit. Or, rappelez-vous, vous l’achetez surtout pour l’huile d’argan ! Donc pas de prise en compte d’un marketing mensonger (ou non).
Focus sur les femmes enceintes
Certaines applications (comme QuelCosmetique de l’association UFC que choisir), choisissent de segmenter leurs recommandations en fonction de l’âge de la personne, différents critères s’appliquent alors selon l’utilisateur : fœtal (femme enceinte), bébé, enfant et ado, adultes. Très bonne idée sur le principe. En effet, pendant la période de l’adolescence comme pendant la période intra-utérine du fœtus, de nombreuses hormones sont produites. Il faut donc éviter au maximum les perturbateurs endocriniens, car ils sont encore plus dangereux pendant la grossesse.
Seulement, nous sommes un peu perplexes lorsque UFC Que Choisir donne son feu vert aux femmes enceintes pour de l’huile de ricin. Son effet laxatif peut provoquer des contractions utérines chez la femme enceinte et donc déclencher un travail trop précoce ! Mauvaise idée…
La méthode de notation
Les méthodes pour noter les cosmétiques sont assez opaques. Sur une application le produit sera jugé bon, et sur une autre il sera jugé comme mauvais. D’autre part, certains aspects ne semblent pas être pris en compte : discours marketing, empreinte carbone, contenant en verre vs. plastique, politique de RSE d’une entreprise, made in France… à vous alors de chercher ces informations si ces critères sont importants pour vous.
Une revue de trois applications
Yuka
Impossible de faire de grandes généralités avec Yuka. Pour vous donner un exemple simple de comparaison avec les aliments, une huile d’olive bio pour cuisiner va être notée beaucoup trop calorique et donc mauvaise pour la santé. Or, n’est pas pris en compte l’utilisation de ce produit (c’est à dire, une cuillère à café pour cuisiner). Pour les cosmétiques c’est la même chose.
Yuka a tendance à ne pas faire la part des choses sur beaucoup de points. Pour évaluer le risque d’un produit, l’appli met sur le même plan ingrédients potentiellement nocifs, additifs, allergènes et irritants. Il semble également y avoir une absence de coefficient sur certains composants. Le score d’un produit n’est alors pas toujours représentatif de sa qualité.
INCI Beauty
Pas d’analyse de compositions alimentaires pour celle ci mais au niveau des cosmétiques, si vous ne deviez en avoir qu’une, c’est celle ci. Les critères de cette application sont peut être un peu trop strictes, notamment quant à sa relation aux allergènes. En effet, les huiles essentielles sont notées de façon négative, alors qu’elles peuvent être présentes pour parfumer un produit de qualité de façon naturelle. Cependant, WoMum évinçant toutes les huiles essentielles des produits sélectionnés, cela nous importe peu.
En revanche, on apprécie le glossaire qui explique chaque composant.
QuelCosmetique
Cette application est reliée à l’association UFC Que Choisir, qui a pour objet d’informer, de conseiller et de défendre les consommateurs. Elle est reconnue comme représentative par les pouvoirs publics en France. Nous aurions donc tendance à faire confiance à cette application les yeux fermés. Et pourtant… avec eux sulfates et silicones sont les bienvenus dans votre salle de bain.
Pour rappel UFC Que Choisir a recommandé cet été une crème solaire pour enfant, et n’avait “rien à dire sur sa composition” faisant certainement abstraction des polymères de synthèse, et filtres UV polluants et suspectés comme perturbateurs endocriniens. En bref, ne vous fiez pas à cette application.
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Comment choisir ses cosmétiques ?
Compliqué de faire le tri face à ces informations. Pour résumer, voilà quelques conseils pour y voir plus clair :
- Si un produit est très mal noté sur plusieurs applications : passez votre chemin.
- Si un produit est bien noté, ou moyennement noté sur plusieurs applications posez-vous quelques questions : soyez curieux, interrogez vous sur la longueur de la liste INCI, analysez la présence de labels ainsi que les promesses marketing…
Chez WoMum nous avons opté pour le principe de précaution, et avons évincé tous les produits nocifs ou perturbateurs endocriniens des cosmétiques et soins que nous sélectionnons. C’est l’assurance d’aller plus loin que ces applications et être vigilant, notamment pendant une grossesse et les premiers mois de bébé. On vous propose d’ailleurs une box grossesse à recevoir chaque mois, parfaitement adaptée pour prendre soin de votre corps sans risque pour la santé de bébé.