Le diabète gestationnel, aussi appelé diabète de grossesse, est diagnostiqué chez certaines femmes enceintes. Environ 16,4% des futures mamans seraient concernées par le diabète gestationnel pendant leur grossesse. Mais alors, quels sont les facteurs de risque ? Comment se développe le diabète de grossesse ?
Le diabète gestationnel, c’est quoi ?
Comme son nom l’indique, c’est un genre de diabète qui se déclare pendant la grossesse, particulièrement à partir du 2ème trimestre. C’est un trouble de tolérance au sucre, avec une augmentation plus ou moins grande de la quantité de sucre dans le sang (qu’on appelle aussi glycémie). Comme son nom l’indique, ce diabète se déroule pendant la grossesse, et il disparaît après l’accouchement.
Comment se développe-t-il chez la femme enceinte ?
Chez toutes les femmes enceintes, les hormones de la grossesse réduisent l’action de l’insuline (l’hormone qui permet de réguler le taux de sucre dans le sang). Cela crée donc une insulinorésistance.
Alors, le pancréas verra la production de cette hormone augmenter pour y remédier. Parfois, cette sécrétion d’insuline est insuffisante chez certaines futures mamans, ce qui entraîne donc une hausse du taux de glucose dans le sang (hyperglycémie). Lorsque c’est le cas, les cellules du corps n’arrivent pas à utiliser de façon suffisante et adéquate le sucre dans le sang.
Les types de diabètes
Il ne faut pas confondre le diabète préexistant à la grossesse, qui est provoqué par une autre source. Dans tous les cas, les types de diabètes se différencient par l’absence de sécrétion d’insuline ou sa mauvaise utilisation.
- Diabète de type 1 : ce type de diabète est provoqué par l’absence de la sécrétion d’insuline par la pancréas. Beaucoup moins fréquent que le diabète de type 2, les cellules ne peuvent pas utiliser de façon efficace le sucre présent dans le sang et l’hyperglycémie apparaît très rapidement.
- Diabète de type 2 : c’est le plus fréquent des types (environ 90%). Il est dû à une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules, et se développe lentement, sans symptômes au départ. Les cellules deviennent d’abord résistantes à l’insuline et petit à petit, une hyperglycémie s’installe. Puis, la pancréas tente de créer plus d’hormones insuline pour y remédier, ce qui entraînera son épuisement au bout de plusieurs années.
Les symptômes du diabète gestationnel
Tout comme les autres types de diabètes hors grossesse, il peut aussi très bien passer inaperçu, sans aucun symptôme. C’est pour cela qu’il est très recommandé d’effectuer un test de dépistage pendant la grossesse.
En général, les symptômes liés au diabètes sont une soif intense, envie fréquente d’uriner et en volume important, des fatigues extrêmes et inhabituelles ou encore des infections urinaires. À savoir que les infections urinaires et la fatigue sont très fréquentes pendant la grossesse. Du côté du bébé, son principal symptôme sera un poids supérieur à la normale.
Le test de dépistage du diabète de grossesse
Le test de dépistage du diabète gestationnel n’est pas obligatoire, mais il est très recommandé pour les femmes qui présentent un risque de diabète : surpoids, obésité, antécédent de “gros bébé” avec un poids supérieur à 4 kg, antécédent de diabète familial ou d’une grossesse précédente, ou encore un âge maternel supérieur à 35 ans. Toutefois, il faut savoir qu’une fois sur deux, le diabète gestationnel survient chez des femmes enceintes n’ayant aucun facteur particulier.
Proposé entre le 5ème et 6ème mois de grossesse (24-28 SA), ce test de dépistage du diabète consiste à faire un test avec absorption de 50g à 100g de sucre suivie de trois prises de sang.
- La première prise de sang se fait à jeun (<0,92g/L)
- La deuxième une heure plus tard après la prise de glucose (<1,80g/L)
- La troisième deux heures après (<1,53g/L)
Si on constate que la glycémie est supérieure ou égale à 0,92g par litre avant l’absorption du sucre, à 1,80g par litre à une heure, ou à 1,53g par litre à deux heures, il s’agit du diabète gestationnel.
En cas de diabète de grossesse
Si vous découvrez que vous avez un diabète gestationnel après avoir effectué un test de dépistage, le plus important sera de bien adapter votre alimentation pendant la grossesse, et s’il le faut, avec l’aide d’un professionnel diététicien. Privilégiez des aliments à faible index glycémique. On retrouve par exemple parmi ces aliments le quinoa, le pain complet, les fruits, les légumes, la dinde ou le poulet, le poisson, les graisses insaturées ou les féculents à base de farine complète.
De plus, n’hésitez pas à pratiquer un sport adapté à la grossesse, comme la marche ou encore la natation, et évitez ceux qui ne le sont pas.
Si malgré tout, le taux de glycémie reste élevé, il est aussi possible que le diabétologue puisse ajouter un traitement d’injection d’insuline (insulinothéraphie). Indolores et réalisées par la patiente elle-même, elles permettent de mieux réguler le taux de sucre dans le sang lorsque cela est vraiment nécessaire.
Les conséquences du diabète gestationnel
La grande majorité des femmes enceintes avec un diabète gestationnel accouchent d’un bébé en bonne santé. Néanmoins, il est possible que quelques complications surviennent surtout lorsque le diabète n’est pas pris en charge.
Conséquences chez la femme enceinte
Chez la future maman, on peut constater une apparition plus fréquente d’une hypertension artérielle gravidique et de prééclampsie, particulièrement si la femme enceinte est en surpoids. Il est alors important de bien avoir un suivi pour éviter toute complication.
Lorsqu’il n’est pas pris en charge, le diabète gestationnel peut être à l’origine d’un “gros bébé” (poids supérieur à 4 kg). Avoir un enfant plus gros peut augmenter les risques d’accouchement par césarienne, un décollement du placenta, un accouchement prématuré, l’hypoglycémie néonatale ou la jaunisse.
De plus, il est d’autant plus possible que la jeune maman puisse développer un diabète de type 2 par la suite après son accouchement. D’ailleurs, il est conseillé, durant la période de post-partum, d’allaiter et de maintenir une activité physique pour éviter que ça ne soit la cas.
Pour résumer, les conséquences sur la mère possibles :
- Un accouchement par césarienne ou des complications à cause du poids trop élevé du bébé
- Risques accrus d’infections urinaires
- Hypertension artérielle et prééclampsie
- Trop de production de liquide amniotique, ce qui augmente les risques d’accouchement prématuré
- Développement d’un diabète de type 2 suite à l’accouchement
Conséquences chez le bébé
Comme la glycémie est en hausse pendant la grossesse, cela aura donc un impact sur le poids du bébé. Le sucre passe la barrière du placenta pour arriver au fœtus. On appelle cela la macrosomie fœtale, lorsque l’enfant né a un poids supérieur à 4kg.
De plus, à la naissance, le bébé peut aussi souffrir d’une hypoglycémie. Alors que pendant la grossesse, le fœtus était soumis à un apport important de sucre, son corps pourra alors avoir du mal à réguler seul son taux de sucre dans le sang.
Les conséquences possibles sur le bébé :
- Des difficultés respiratoires à cause des poumons sous-développés
- Hypoglycémie suite à la naissance
- Jaunisse, surtout si l’accouchement est prématuré
- Carence de calcium dans le sang
- Poids plus élevé (>4kg)