Beaucoup de couples voient leur vie sexuelle changer pendant grossesse, alors que la libido y connait son lot de changements. La sexualité après la grossesse est aussi un véritable sujet : après ces bouleversements physiques et psychiques de l’accouchement, le climat peut être quelque peu incertain et il peut s’avérer compliqué d’aborder le sujet de la vie sexuelle.
Les changements sur le corps et en post partum
La période qui suit l’accouchement, le post partum, est un moment que toutes les jeunes mères vivent différemment. La plupart du temps, la chute d’hormones brutale provoque de nombreux désagréments comme le baby blues, la chute de cheveux ou pire à long terme, la dépression post-partum. Pour la jeune mère, l’intérêt pour la sexualité est souvent inexistante et désinvestie.
- Le corps subit de nombreux changements brutaux, modifiant l’image qu’à la jeune maman d’elle-même. Jour après jour, le corps en post partum se soigne doucement et a besoin de temps pour se rétablir. Cela est d’autant plus vrai s’il y a eu un accouchement par césarienne, ou encore avec une épisiotomie.
- Les variations d’humeurs sont normales, et peuvent parfois être le résultat d’un baby blues qui réduisent l’intérêt pour la sexualité.
- Les sécrétions vaginales sont souvent diminuées, provoquant des sécheresses vaginales.
- Des saignements vaginaux surviennent.
- L’attention est souvent portée sur le nouveau-né. La jeune mère et/ou le jeune père peuvent se poser de nombreuses questions sur la parentalité, parfois sources d’angoisse.
- Le sommeil et l’alimentation sont perturbés, particulièrement si la mère allaite.
Les troubles du périnée
Le périnée est l’ensemble des muscles qui soutient les organes génitaux et intestinaux. Il a supporté le poids du bébé pendant toute la grossesse et a possiblement été affaibli, ce qui peut être à l’origine de certains troubles du périnée, et donc d’une perte d’intérêt pour la sexualité :
- Fuites urinaires et difficultés à se retenir d’uriner
- Difficultés à retenir les gaz et les selles
- Diminutions des sensations pendant les rapports sexuels
- Déchirure périnéale ou épisiotomie subies pendant l’accouchement (et donc la pose de points de sutures)
- Descente d’organes (dans les cas les plus graves)
Le périnée retrouve naturellement son tonus dans la plupart des cas mais il est possible de l’y aider en effectuant des exercices de contraction musculaire, via la rééducation périnéale.
De plus, il est normal de ressentir des douleurs vaginales ou périnéales après l’accouchement. Il est possible d’appliquer des poches froides pour soulager la douleur, que l’on peut trouver à la maternité.
Les changements au sein du couple
Inconsciemment ou non, au sein d’un couple, l’arrivée d’un enfant peut signifier un deuil : la fin de la vie d’avant bébé, ou bien de la vision idéalisée de l’enfant ou de la parentalité qui étaient à venir. Les habitudes, le quotidien, tout change, et la relation de couple qui était auparavant un duo se transforme en trio.
La plupart du temps, c’est la jeune mère qui a peur de reprendre les rapports sexuels. Il est également possible que le co-parent soit accablé par un sentiment d’impuissante ou d’inutilité, malgré le fait d’être investi activement pendant la grossesse. Dans tous les cas, les professionnels de santé, comme la sage-femme ou le médecin traitant seront les interlocuteurs privilégiés pour aborder les différentes problématiques de la sexualité après l’accouchement, mais aussi pour rassurer le couple.
La patience, l’échange, la complicité et surtout le dialogue sont essentiels pour bien vivre le post partum et reprendre une sexualité épanouie.
Suive des séances “suites de couches”
Il est possible de suivre des séances “suites de couches” avec le co-parent avec une sage-femme, pendant lesquelles elle apprendra différents gestes qui permettront à la jeune mère en post partum à se détendre et reprendre possession de son corps en douceur.
Reprendre la sexualité en douceur après l’accouchement
Naturellement, il faudra un certain temps avant que le corps retrouve sa forme et que la sexualité reprenne son cours. La sexualité des suites de couches dépend de celle qui a existé avant l’arrivée d’un enfant : si le couple avait une vie sexuelle équilibrée, ils la retrouveront, même si cela peut prendre un peu de temps.
D’un point de vue médical, la reprise d’activité sexuelle peut se faire à partir de 3 à 4 semaines après l’accouchement, à la fin des saignements. Beaucoup de couples retrouvent une sexualité après 6 mois, voire un an après.
Cependant, il faut retenir qu’il n’y a pas de date butoir pour reprendre la sexualité après l’accouchement ! C’est seulement lorsque les deux parents seront prêts et/ou avec l’avis d’un professionnel de santé que la vie sexuelle pourra doucement recommencer. Il est possible, pour commencer en douceur, de trouver des moyens différents que la pénétration et de privilégier des positions qui ne forcent pas sur le bas-ventre et le périnée.
D’ailleurs, beaucoup de jeunes mamans éprouveront une sécheresse vaginale, qui est tout à fait normal, surtout avec l’utilisation d’un préservatif. Il est donc conseillé d’utiliser un lubrifiant naturel à base d’eau pour faciliter les rapports.
Découvrez notre sélection de soins intimes naturels compatibles post-partum.
La sexualité après une césarienne
Après une césarienne, les rapports sexuels peuvent être repris dès lors que les pertes de sang sont terminées, que la cicatrice est sèche et indolore, mais surtout si la jeune maman en ressent le désir. Comme l’accouchement n’a pas été fait par voie vaginale, il n’y a donc pas de complications de la cicatrisation du périnée.
Et si la reprise de la sexualité tarde ?
Il ne faut pas s’inquiéter. Le co-parent doit avant tout faire preuve de compréhension et de patience pour accompagner la jeune maman. De nouveau, la clé est le dialogue et l’échange, pour éviter au maximum les frustrations et les non-dits.
Les jeunes parents peuvent se tourner vers des professionnels de santé, comme le gynécologue par exemple, qui seront à l’écoute pour en parler.
Le plus important est de ne jamais se forcer et d’être à l’écoute de son corps et de son/sa partenaire.